Née en 1988 en Isère, France, Marianne vit et travaille à Aubervilliers.

Avec pour principal champ d’action le dessin, elle produit et reproduit des gestes simples, précis, éphémères, inspirés de phénomènes actuels et sociétaux. Que se passe-t-il entre nous, en nous, tout au long de l’infinie tâche politique qu’est le côtoiement ? Comment tenir ensemble au sein d’une société et d’un territoire ? Elle observe les relations sociales. Elle étudie le langage, sa structure, pour repenser ses formes conventionnelles. Elle déplace et fait se rencontrer des corps, des langues, des représentations visuelles (images), des façons de dire, de raconter et de penser le monde.

Particulièrement, les modes de communication alternatifs et les contre-récits m’interpellent. Le silence, le vide, le moindre geste y sont politiques, proposant une autre lecture de nos sociétés contemporaines et de l’Histoire. Son action consiste à enregistrer ce qui d’apparence n’existe pas, à faire apparaître l’implicite, à donner la parole, à révéler les hypnotisations, les vulnérabilités, autant que les désirs et les impulsions collectives. Quels rôles occupe l’invisible pour nous aider à lire le monde ? Comment agit-il sur nos regards ? Sur certains corps, certains récits, paroles tues, espaces publics disparus ? Comment agit-on avec lui ? Comment le silence, la discrétion peuvent-ils à leur tour formuler des formes alternatives de résistance ?

Le dessin s’appréhende dans une dimension très large, de l’échelle de la feuille de papier à celle de l’espace mural, jusqu’à l’image photographique, la vidéo, l’installation et l’action performative. Ils sont souvent amenés à être activés, interprétés, privilégiant l’in situ et l’éphémère. Loin de se limiter au dessin en tant qu’image, ce sont ses composants qu'elle manipule (une énergie, un geste, un support, des signes).